Un article de 2015 de mon cher directeur de thĂšse Jean-Michel Salanskis1 (article contemporain de ma thĂšse, donc, mais qui mâavait Ă©chappĂ© Ă lâĂ©poque) rejoue remarquablement la dualitĂ© classique, ou le caractĂšre biface, de lâhĂ©ritage Ă©pistĂ©mologique du kantisme, et il la rejoue Ă propos des mathĂ©matiques et de la physique mathĂ©matique. Lâenjeu, de philosophie tout Ă fait gĂ©nĂ©rale, est la question mĂȘme de lâidĂ©alisme, la question du rapport que nous devons entretenir avec lâidĂ©e dâun savoir portant sur la relation entre notre savoir et le monde.
A cet Ă©gard, la dualitĂ© kantienne dont je parle est la suivante : dâun cĂŽtĂ©, la dĂ©couverte dâun domaine du transcendantal ou de la mise en ordre synthĂ©tique a priori du monde par la raison, câest-Ă -dire lâidĂ©e que la connaissance ne peut pas procĂ©der pas seulement par accumulation de vĂ©ritĂ©s individuelles empiriques, mais que lâexpĂ©rience mĂȘme nâest possible que sur fond dâun cadre, dâune emprise systĂ©matique ; et de lâautre la relativisation du rĂ©alisme (du dire du vrai) - soit lâidĂ©e que lâon a une connaissance seulement du phĂ©nomĂ©nal et non de la chose en soi - et la rĂ©sistance au naturalisme (Ă la dĂ©subjectivation de la raison) - soit lâidĂ©e que la science de la connaissance est premiĂšre sur la science objective, parce quâelle en donne les conditions de possibilitĂ©, alors que la science objective ne peut pas rendre compte de la science de la connaissance2.
Je dis que cette dualitĂ© est classique. Elle lâest notamment parce quâelle correspond Ă peu prĂšs au partage de lâhĂ©ritage kantien qui fut fait notamment dans la philosophie analytique anglo-saxonne, au moment oĂč celle-ci sortit de sa phase anti-kantienne, logiciste et agressivement empiriste (qui rejettait paradigmatiquement le synthĂ©tique a priori au profit de la division entre lâanalytico-logique et le procĂ©duro-empirique). A partir notamment de The Bounds of Sense de Strawson (et aussi des travaux de Sellars), une certaine tendance au sein de la philosophie analytique entreprend une rĂ©cupĂ©ration dâun conceptualisme de type kantien, mais dâune maniĂšre limitĂ©e ou selon une ligne de partage : on accepte lâintĂ©rĂȘt de lâapproche de la raison qui est celle de Kant, ses arguments contre lâempirisme et le logicisme Ă©triquĂ©, ses caractĂ©risations de la pensĂ©e comme menĂ©e Ă partir dâun apriorisme objectuel⊠mais on rejette en revanche, comme sophistique, la dimension anti-rĂ©aliste de Kant, sa notion de chose-en-soi (et la caractĂ©risation dĂšs lors relativisĂ©e du phĂ©nomĂ©nal qui en rĂ©sulte), et lâidĂ©e que le transcendantal peut servir dâargument Ă une rĂ©sistance au naturalisme. Câest encore quelque chose qui est explicitement Ă©noncĂ© dans des rationalismes conceptuels qui se veulent compatibles avec le naturalisme, chez des gens comme Brandom ou Stekeler-Weithoffer, y compris quand, chez eux, ce nĂ©o-kantisme est plutĂŽt un nĂ©o-hĂ©gĂ©lianisme. Et en effet, le refus du geste relativisant de Kant, mĂȘme dans ses versions naturalistes, nâest pas sans rapport avec le refus idĂ©aliste de ce geste que lâon trouve chez Hegel, notamment dans lâIntroduction de la PhĂ©nomĂ©nologie de lâEsprit.
Dans son article de 2015, il me semble que JMS rejoue remarquablement cette division, en ce quâil offre presque une purification des deux dimensions. Et cela alors mĂȘme que, contrairement Ă la reprise analytique rĂ©aliste standard, il adopte lui-mĂȘme les deux dimensions, les deux faces du kantisme.
Lâarticle, rĂ©digĂ© pour une journĂ©e dâĂ©tude, porte sur la contingence ou la nĂ©cessitĂ© dans le dĂ©veloppement historique des mathĂ©matiques et de la physique mathĂ©matique (est-ce que les maths auraient pu ĂȘtre diffĂ©rentes, et en quel sens, et est-ce que les maths dans lesquelles se dit la physique auraient pu ĂȘtre diffĂ©rentes, et en quel sens ?). Dâune maniĂšre trĂšs reprĂ©sentative de sa façon de procĂ©der, JMS explique quâil va montrer pourquoi il faut philosophiquement refuser de prendre position dans le dĂ©bat (contingence vs. inĂ©vitabilitĂ©), mais quâil va quand mĂȘme offrir une prĂ©sentation synthĂ©tique de comment on pourrait jouer le jeu de ce dĂ©bat et des enjeux de pensĂ©e qui sây jouent, en soutenant lâune ou lâautre rĂ©ponse. Dans ce contexte, il dĂ©veloppe lâidĂ©e des âframeworksâ comme ce qui permet de porter la pensĂ©e de la contingence en mathĂ©matiques : les cadres de pensĂ©e, dans lesquels se disent les thĂ©ories mathĂ©matiques, qui portent des singularitĂ©s de signification qui ne peuvent pas ĂȘtre dissous dans le pur fait de la dĂ©monstrabilitĂ© formelle (il donne, entre autres, lâexemple de la formulation de lâintĂ©gration par Lebesgue qui lui semble ĂȘtre une expression singuliĂšre et telle que, mĂȘme si des thĂ©orĂšmes âformellement Ă©quivalentsâ pourraient ĂȘtre proposĂ©s dans un autre framework, il nâest pas dit que le contenu mathĂ©matique serait pour autant le mĂȘme) ; âframeworksâ Ă©tant aussi, Ă un autre niveau, le nom du cadre mathĂ©matique dans lequel telle thĂ©orie ou paradigme physique va saisir le monde naturel (de façon paradigmatique, un framework post-newtonien Ă©tabli par Lagrange et les autres physiciens classiques vs. un framework relativiste einsteinien plus rĂ©cent).
Ayant discutĂ© les arguments Ă la fois a priori et empiriques pour ou contre la contingence des frameworks, il va expliquer, dans un second temps, pourquoi il pense quâil ne faut pas, ultimement, rĂ©pondre Ă cette question, et câest ce second plan qui nous intĂ©resse ici et qui concerne le savoir que lâon a sur la relation entre le savoir et le monde. Ce faisant, il se revendique de Kant, et câest lĂ quâil va pouvoir nous prĂ©senter les deux pans du kantisme dans une puretĂ© Ă©tonnante.
Dans un premier temps, il écrit :
I think it is impossible to claim that introductions of frameworks are dictated by experience or directly imposed by any kind of data. That is the point Kant was trying to make by associating framework introduction with what he called a priori, naming the level of possibility conditions in general. There is no algorithmic procedure for moving from one framework to another: Einstein had no way to compute his reframing from the MichelsonâMorley experience, for example. The level of a priori is connected with a specific mode of revision: the relevant mode for changing the way we frame experience data, the way we mathematically identify them. One could call that revision mode the mathematical imagination of the world.
Ce passage discute, en revenant Ă Kant, la question de la prĂ©visibilitĂ© de lâĂ©volution en physique, sa ânĂ©cessitĂ©â au sens oĂč cette Ă©volution dĂ©riverait de façon mĂ©canique ou calculable des Ă©tats antĂ©rieurs de la science (par exemple, si on a une thĂ©orie newtonienne, et quâon se confronte aux apories sur lâĂ©ther, on va mĂ©caniquement en venir Ă dĂ©velopper une thĂ©orie einsteinienne). Il Ă©nonce alors que cela est insoutenable, et que câest le synthĂ©tique a priori kantien qui nous permet de penser pourquoi cela est insoutenable. En effet, la position kantienne est que lâexpĂ©rience possible est toujours conditionnĂ©e par une forme a priori, exprimĂ©e dans la mathĂ©matique, et saisie par ce quâil appelle lâintuition non-empirique, le point Ă©tant que nous ne saisissons un fait empirique intelligible que dans le cadre dâune telle forme. Comme le changement de framework physique (par exemple le passage Ă la relativitĂ©) est un changement de forme a priori en ce que la forme mĂȘme de la mathĂ©matisation de lâespace et du temps est changĂ©e, ce changement ne peut pas ĂȘtre Ă©noncĂ© ou prĂ©vu ou calculĂ© ou dĂ©duit Ă lâintĂ©rieur du framework prĂ©cĂ©dent. Cette idĂ©e est remarquable parce quâelle utilise le synthĂ©tique a priori kantien directement pour rendre compte de ce qui, historiquement, a Ă©tĂ© utilisĂ© pour le discrĂ©diter, Ă savoir lâabandon de lâapriori euclidien et newtonien dans la science moderne. Elle utilise lâa priori kantien pour penser la nature du changement radical et de la contingence. Câest une forme de purification, en ce quâelle ne considĂšre pas le transcendantal comme une forme de fatalitĂ© ou dâenfermement fini du sujet dans lui-mĂȘme ou dans son mode de reprĂ©sentation. Le transcendantal, ici, exprime lâimagination mathĂ©matique du monde, le fait quâen physique les mathĂ©matiques ne sont pas un outil de calcul ou une modĂ©lisation externe, mais ce qui donne la forme mĂȘme de lâobjet et de lâĂ©vĂ©nementialitĂ©, ce qui rend impossible un empirisme vulgaire.
Mais juste aprĂšs, JMS dit ceci :
Kant teaches (âŠ) that there is no encompassing knowledge of the knowledgeâworld relation. What we know always belongs as such to the world, and the knowledge agency always escapes the world (at the juridical or epistemological level, which Kant called the transcendental level). We cannot build any encompassing logic, be it scientific or metaphysical, without forgetting about rationality as ours, as performed under our responsibility, and as having to be justified by us and for us: a facet of rational enterprise that refuses any objectivation.
Then we will not claim that physics could have been radically different about the same subject due to another mathematical imagination of the world, as may look tempting after having denied that the framework gestures were computable from data and situation. Because in order to make such a contingency claim, we would need the same kind of encompassing knowledge that we just recognized as philosophically meaningless (which does not mean that cognitive science or social sciences are impossibleâ just that they assert necessity or contingency only in a relative manner, from within their scientific framing).
Such refraining is part of the price we have to pay if we want to maintain an attitude of nonnaturalist epistemology.
En fait, mĂȘme ici, la rĂ©cupĂ©ration kantienne est double. Dâun cĂŽtĂ©, JMS rĂ©affirme lâorthogonalitĂ© entre ce que la tradition sellarsienne appelle âlâordre des causesâ et âlâordre des raisonsâ, orthogonalitĂ© qui entraĂźne naturellement une forme de non-rĂ©duction : la lĂ©galitĂ© dans son propre ordre nâest pas quelque chose que je peux dĂ©duire de la causalitĂ©, les causes ne sont pas des raisons, trĂšs bien. Mais dâun autre cĂŽtĂ©, cette orthogonalitĂ© est recrutĂ©e au service dâune forme nĂ©cessaire dâignorance ou de finitude de la connaissance. Il ne peut pas, nous dit Salanskis, y avoir de connaissance complĂšte ou ultime du rapport entre lâesprit et le monde, une interdiction qui vaut au niveau de lâarticulation mĂȘme de la signification, un interdit proprement transcendantal. Cette position de principe se traduit en une relativisation des savoirs scientifiques qui peut se dire dans le dĂ©tail : mĂȘme si je peux construire un savoir sociologique ou cognitif sur la contingence ou la nĂ©cessitĂ© dâun dĂ©veloppement, ce savoir va se trouver relativisĂ© parce quâelle appartient Ă un cadre, quâelle se dit selon un framework.
JMS soutient une position kantienne contre la mĂ©taphysique gĂ©nĂ©rale, soutient quâil ne peut y avoir de mĂ©taphysique gĂ©nĂ©rale qui ne soit analytique et vide, pourquoi pas. Mais il tire de cette consĂ©quence une relativisation des savoirs contentiels, du fait mĂȘme de lâorthogonalitĂ© de lâordre des raisons.
LâidĂ©e est en un sens trĂšs forte, et il semble clair, par exemple, quâon ne pourrait pas sans se leurrer supposer pouvoir prĂ©dire dans le dĂ©tail quelle aurait Ă©tĂ© la thĂ©orie physique alternative dans telle ou telle uchronie depuis une position sociologique ou cognitiviste. Mais mĂȘme en conservant lâidĂ©e de framework, et de ârelativisationâ aux frameworks, on peut rendre compte de ce fait sur un plan mĂ©taphysique, selon une argumentation par exemple bergsonienne : les singularitĂ©s crĂ©atives impliquĂ©es par la construction dâune nouvelle thĂ©orie physique ne sont simplement pas contenues dans ce qui peut faire lâobjet dâune prĂ©diction selon une science descriptive, ou autrement dit, pour inventer cette thĂ©orie alternative il faudrait nĂ©cessaire faire de la physique et pas seulement faire de la sociologie, câest-Ă -dire quâil faudrait lâinventer effectivement et rentrer, comme Salanskis le souligne bien, dans le jeu orthogonal des raisons et non plus seulement dans le jeu des causes.
Pourtant, ce que cela ne veut pas dire, je crois, est que les possibles prĂ©dictions sociologiques soient pour cela nĂ©cessairement relatives, en un sens quelconque de dĂ©rĂ©alisation que ce terme peut impliquer. Câest-Ă -dire que je ne vois pas quâon puisse les empĂȘcher en principe de parler absolument du rapport entre la connaissance et le monde. Nous ne pouvons pas supposer que nous avons une thĂ©orie âencompassingâ de la relation entre la connaissance et le monde, si par lĂ nous voulons dire une thĂ©orie capable de causalement dĂ©duire ce qui doit ĂȘtre dit en vĂ©ritĂ© du monde, ou de causalement prĂ©dire tout ce qui devra ĂȘtre dit en vĂ©ritĂ© du monde. Mais cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas avoir des connaissances objectives absolument vraies sur la relation entre la connaissance et le monde. Y compris, en principe, un savoir historique sur la formation des thĂ©ories mathĂ©matiques et physiques, capable de dire avec une assurance raisonnable que, dans telle ou telle condition historique donnĂ©e, le framework dâanalyse aurait Ă©tĂ© diffĂ©rent. Dans un autre article du mĂȘme ouvrage, et dâautres travaux3, Jean-Marc Levy-Blond a par exemple proposĂ© une analyse de ce qui se serait passĂ© en lâabsence dâEinstein, et donne un compte-rendu convaincant du fait que lâintervention einsteinienne Ă©tait vraiment trĂšs singuliĂšre, et que sans lui la physique aurait probablement continuĂ© dâune maniĂšre trĂšs diffĂ©rente et serait arrivĂ© Ă des rĂ©sultats plus ou moins Ă©quivalents dans un framework trĂšs diffĂ©rent et selon une chronologie et un ordre tout Ă fait autre.
Je me demande si la rĂ©sistance au naturalisme ne sâancre pas ici dans une rĂ©sistance, elle aussi trĂšs kantienne, Ă lâempirisme. Câest-Ă -dire dans lâidĂ©e que les vĂ©ritĂ©s et savoirs dignes de ce nom doivent toujours ĂȘtre dâune maniĂšre ou dâune autre justement des consĂ©quences dĂ©duites dans un framework Ă partir dâune constitution synthĂ©tique a priori, et non pas des rĂ©sultats approximatifs moyennement assurĂ©s et obtenus un par un empiriquement. Si seuls les premiers comptent comme connaissance, alors lâidĂ©e dâun savoir sur la relation entre le savoir et le monde implique lâidĂ©e dâun framework capable dâengloutir tous les framework, dâune connaissance dĂ©ductive cauchemardesque de lâordre des raisons, quâil faut refuser. Mais si nous admettons la possibilitĂ© Ă©lĂ©mentaire du rĂ©alisme, du fait quâil est possible que je pense et connaisse quelque chose du monde tel quâil est, alors puisque je sais, suffisamment bien, que jâai vu mon chat en rentrant et quâune autre disposition possible du monde aurait fait que je ne vois pas mon chat en rentrant, jâai un savoir sur les modalitĂ©s de la relation entre le savoir et le monde, dâune façon triviale et empirique. Et de ce savoir, quelque chose doit survivre, mĂȘme si je suis amenĂ© Ă changer de framework. Câest sur ce modĂšle trivial quâil faut envisager un savoir sur la contingence et la nĂ©cessitĂ© des frameworks, pas sur le glorieux modĂšle de la thĂ©orie physico-mathĂ©matique4.
Salanskis, Jean-Michel, âFreedom of Frameworkâ, in Soler, LĂ©na & Trizio, Emiliano & Pickering, Andrew (eds.), Science as it Could Have Been. Discussing the Contingency / Inevitability Problem, Pittsburgh, Pittsburgh University Press, 2015, p. 240-261.
Si autant pour le rejet du ârĂ©alismeâ que du ânaturalismeâ je donne une formulation alternative, et plus gĂ©nĂ©rale, entre parenthĂšses, câest parce que je veux embarquer les HĂ©gĂ©liens dans ma cause qui consiste Ă rejeter cette seconde face de Kant, et câest compliquĂ© si lâon parle dâemblĂ©e de naturalisme et de rĂ©alisme auxquels les HĂ©gĂ©liens peuvent aussi sâopposer mĂȘme sâils rejettent la position kantienne.
Levy-Leblond, Jean-Marc, âOn the Plurality of (Theoretical) Worldsâ in Soler, LĂ©na & Trizio, Emiliano & Pickering, Andrew (eds.), Science as it Could Have Been. Discussing the Contingency / Inevitability Problem, Pittsburgh, Pittsburgh University Press, 2015, p. 335-358 ; Levy-Leblond, Jean-Marc, âWhat if Einstein Had Not Been There?â, in Proceedings of the Twenty-Fourth International Colloquium on Group Theoretical Methods in Physics, edited by Jean-Pierre Gazeau et al, London, Institute of Physics, 2003, http://o.castera.free.fr/pdf/Chronogeometrie.pdf.
La question, qui me travaille depuis que jâai dĂ©couvert ma nouvelle philosophe prĂ©fĂ©rĂ©e, Ruth Millikan, est de savoir si tout cela est tenable, si le rĂ©alisme Ă©lĂ©mentaire est possible, sans avaler encore beaucoup plus la pilule du naturalisme, et reconnaitre un externalisme sĂ©mantique radical, câest-Ă -dire sans sâĂ©loigner en principe encore bien plus de Kant.